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Décrire un lieu qui n’est fait que pour le passage : un escalier, un couloir. Un passage que vous empruntez tous les jours ou bien qui se trouve loin dans votre mémoire. Pour le décrire, faire un bloc de texte en prose. Écrire de façon continue, des phrases qui n’arrivent pas à se terminer, qui sont construites de façon à ce qu’on soit obligé de les prolonger. 

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Le hall

 

Le hall, cet endroit que tout le monde connaît, que tout le monde voit au moins une fois dans sa vie mais que toi, résidente de ce bâtiment, tu connais encore mieux que quiconque. Le hall du 9, celui qui est en plein milieu des autres halls mais celui que tu aperçois en premier et qui te fascine à travers la porte d’entrée, vitrée en carreaux qui se reflètent sur son miroir. Lorsque tu entres, tu perçois les boîtes aux lettres sur ta gauche et pourtant en écrasant le tapis troué au bord de la porte, tu ne portes attention à rien d’autre qu’à toi à travers ce miroir qui t’hypnotise chaque jour, à chaque passage. Ce miroir, celui qui te rend narcissique et qui te force à prendre ton téléphone pour immortaliser ce passage de ta vie qui, finalement, est répétitif -- a la taille grandeur nature et même les poussettes à ta gauche te semblent absentes. Tu avances dans ce hall et entends la porte qui claque par un larsen qui te saigne les oreilles, y regardes furtivement le chemin que tu dois prendre, c’est-à-dire l’escalier et tu te rends compte qu’il faut que tu fasses un demi-cercle sur toi-même donc cesser de te regarder sur ce miroir et cela te peine le tous les jours tu te vois dedans. Tu tournes et derrière les poussettes, une porte, blanche, munie d’une poignée encore plus blanche -- t’arrête... la cave, cette pièce que tu redoutes le plus mais qui te donne envie te fait face. Et là, d’un coup, tes clefs résonnent dans ta poche, tu la fais taire et pourtant ce bruit d’acier te reste à la tête puis tu fuis cette pensée mais tes yeux figés, te bloquent. Tu te sens prise au piège et puis soulagée car ce hall te connaît aussi bien que toi tu le connais bien que tu aies tes secrets et lui aussi : la cave.

 

Christelle

 

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Nous quatre

 

Tourbillonnant sur lui-même, d'une couleur majestueuse et d'une couleur lisse où je posais ma main sur la rambarde sans me lasser, cette sensation ressentie à travers la paume de ma main contre cette rampe m'envahissait. Somptueux, il était... d'un blanc qui se ressentait de loin à la porte d'entrée, ce blanc embarrassant qui réclamait sans cesse le poids de mes jolis chaussons, ce blanc vernillé qui reflétait ma silhouette au loin, si vernillé que la lumière du soleil, par une réfraction, franchit cette vitre d'une hauteur immense, dont la vue menait à un jardin orné d'oiseaux posés sur une fontaine, dont on entendait de l'intérieur la douce mélodie d'un chant d'oiseaux accordé à l'eau qui danse au rythme du vent... puis en déviant petit à petit, cette lumière faisait scintiller ce colimaçon. Habillé d'un tapis rouge où figuraient deux fins et longs galons dorés s'opposant de sorte à être parallèles et assez éloignés. Si propre que l'envie infinie d'y rester s’installe intérieurement une fois que les yeux se sont installés. Vêtu d'un trajet circulaire qui de son sommet, menait au pays des licornes en tournant à droite, à son opposé, à gauche, si je ne m'évanouis pas à chaque fois que je mets un pied devant ce lieu, c'est qu'il y a un gros souci car mieux que le paradis des licornes, il y a cette pièce, cette pièce indispensable où se trouve le plus beau des trésors, l'une de mes raisons de vivre, mes pensées jour et nuit, le frigo... mon frigo. Si l'envie de se prendre un mur me surgissait, je n'avais qu'à avancer tout droit jusqu'à l'encontre d'un mur rose pastel, ce mur poli qui ressortait par sa virginité, un tableau, un tableau magnifique dois-je insister, un tableau où ma tête était figurée. Mais malgré cet escalier absorbant par sa beauté où au sommet, se trouvait un trésor caché, marche par marche, effort par effort, j'étais tout simplement... seule. À l'opposé de ce majestueux colimaçon, se trouvait cet escalier sombre, droit, carré, où les fantômes résidaient, où le fait de mettre un pas me terrorisait... En bois, il était, on y voyait quelques cicatrices, ces cicatrices causées par mon envie de jouer la super-héroïne en sautant d'en haut jusqu'en bas, car stupide j'étais mais ma blessure en est devenue une leçon... Mise à part cette lumière jaune qui ressortait le mur blanc mais devenu beige avec le temps, se trouvant à côté de l'escalier, ce mur qui me sert de rambarde, ce mur vierge qui par son départ était sombre, mène à une arrivée noire. Un pied, une marche, crip, ce bruit, il résonnait dans toute la maison, il donnait l'impression que ce vieux escalier allait s'écrouler, il me donnait l'impression d'être un poids. Pour y monter, pour y descendre, je me transformais en je devenais une autre personne, car je devais affronter cette peur, cette peur de traverser ce passage où plein d'histoires se sont jadis passées. "L'escalier terrorisant" je l'appelais mais au fond de moi, il est marqué tel un souvenir... car c'est l'escalier de mon enfance... L'escalier où tant de choses se sont passées, où le début de mon histoire réside, cet escalier que ma maman n'aurait jamais dû rencontrer mais pourtant cet escalier, je le montais avec ma maman, mon petit frère et ma petite sœur, j'étais tout simplement... pas seule. 

 

À ma muse 

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Ils sont là par milliers, attendant de nombreux pas, ces pas ? Peuvent être ceux d’un jeune, d’un vieux, d’une vieille, de tout le monde. Pas de mur, liberté, mystérieux, unique, une verdure, une couleur marbre qui vient peut-être du nom de cette ville. La pluie, le vent, la chaleur tout cela les fait briller. Les touristes le remplacent par son côté sombre, l’ascenseur qui est juste à côté mais ça n’a pas d’importance parce qu’il ne fait pas d'ombre à son aîné. Ces escaliers nous ramènent quelque part dont le secret est caché en moi mais je peux vous dire qu’il est bel et bien existant et qu’il est près d’un gros nougat, maintenant à vous de le trouver.

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Janani 

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Ces fameux escaliers

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Ces fameux escaliers dans mes souvenirs enfouis devant 

Lesquels on se tenait abasourdi qui étaient en forme de colimaçons

Avaient pour sommet la guérison.

On s’y rendait pour se soigner, mais bizarrement, on y revenait toujours plus essoufflé.

À chacun de nos pas hésitants, apparaissait un nouveau grincement,

La rampe ne pouvant nous aider au vu de sa grande fragilité.

Entre chaque marche on titubait tout comme les néons cassés qui clignotaient, les murs tremblants et fatigués n’allaient pas tarder à s’effondrer.

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Jean-Luc

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Une grande allée, la même allée, sombre à un moment, trop éclairée à un autre, on y voit les mêmes choses, des maisons à droite des arbres à gauche entrecoupé par de grands pots de fleurs, on observe puis une voiture surgit d'un coup pour stopper notre progression, on répète le même cycle, le même chemin chaque jour, chaque mois, chaque année, on pourrait y marcher les yeux fermés, on pourrait reproduire le même paysage à l'identique. Un côté évoque la fatigue l'autre évoque un repos mérité, une personne passe puis deux puis trois, une odeur épicée qui envahit nos narines, qui nous fait accélérer, au bout du tunnel on voit trois autres chemins, la fatigue prend du terrain mais la motivation nous oblige à continuer

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Abdel

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Ce couloir est tellement, tellement, tellement, tellement, tellement long, bleu, le papier est bleu clair avec des rayures blanches horizontales, marqué par des feutres marqueurs, on peut y voir quelques points noirs dûs aux marqueurs mais que si l’on y fait attention car ce couloir est sombre, il est sombre du fait que les portes des chambres et des toilettes soient fermées : les portes à gauche sont les portes des chambres et tout devant au bout du couloir, les portes des toilettes sont présentes, ce couloir est super long mais qu’est-ce que c'est génial d’y passer, surtout que quand on le traverse beaucoup de souvenirs y font surface : sur le mur de droite, des vidéos sont projetées, de notre enfance, de nos parents, de nos grands-parents, de nos arrières grands-parents, de notre famille, de nos amis, des bons plats qu’on a mangés, des bons moments qu'on a passés avec certaines personnes, quelle que soit la personne, dans ce couloir on peut trouver un petit de cinq ans jouant avec ses voitures, ayant du chocolat sur toute la bouche car "désolé mais chez moi il n’y a pas de serviettes, c’est mieux de s’essuyer sur nos affaires” (notez l’ironie), c'est en traversant ce merveilleux couloir que notre journée ou que notre vie s’égaille soudainement malgré le fait que ce couloir soit super, tellement, immensément, indéfiniment, profondément long !

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Aurore

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C'est un lieu de passage, un lieu qu'il croise pourtant tous les dimanches, cet escalier interminable tout sombre et sans lumière, cet escalier tourbillonne, lui donne la tête qui tourne, il sent l’humidité, il le monte et monte sans arrêt d'une humeur paresseuse traînant du pied et soupirant chaque marche montée, oui, c'était ce fameux escalier qu'il détestait voir et monter mais, à vrai dire, ce qu'il détestait le plus n'était pas les 58 marches à monter mais il détestait ce qui l'attendait après cette montée, ce bon vieux dîner chez sa famille éloignée où il se sentait oppressé à chaque bouchée, les questions sur les études et les amis, les petites tapes sur le dos et les embrassades, lui, en a plus qu'assez.

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Louisa

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Tétanisée, je m'immobilisai durant ces longues minutes qui me parurent une éternité, face à moi rue Hermès, éclairée par un gaz incandescent qui luisait à peine, me fixait d'un œil malsain.

Devant cette traversée de pénombre, je me repris en main et d'un pas nonchalant je m'avançai, des gouttelettes ruisselaient par-ci, une odeur d'alcool flottait par là et des tomates coulaient à flots sur les murs, leur présence non anodine est sûrement due à l'agressivité de combattants ivres...

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Foloras

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L’escalier où va-t-il m’emmener ? Chez moi ? Dehors ? Au sous-sol ? L’escalier qui tourne sans cesse avant d’arriver, les seuls moments où ça ne tourne pas c’est quand on est sur un étage, le seul moment où on ne sera pas fatigué c’est quand on descend, tout en haut de cet escalier on va trouver la pièce fermée à double tour mais quelle est cette sensation qui donne une envie irrépressible  de l’ouvrir est-ce la curiosité ou juste le besoin de savoir ce qui se cache derrière cette porte ?  Mais serai-je déçu ? Si dans cette pièce il y a rien juste le vide ou bien si c’était une pièce en désordre avec de la poussière, des toiles d’araignée, remplie de meubles cassés. Et si je descends tout en bas, que vais-je trouver, des enfants avec le sourire ? Un parc avec un vert resplendissant, des voitures brillant, des grands arbres ? 

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Julien

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