Écrire une série de très courtes scènes (au moins 5) aperçues ou imaginées dans l’intérieur des habitations d’une ville. Comme Prévert, commencez chaque paragraphe par «â€¯Volets ouverts » ou «â€¯Volets fermés ». Ce sont des instantanés, des images fugitives que vous essayez d’attraper par des détails, des objets, des sons, des lumières. Vous n’êtes pas dans le texte (pas de pronom «â€¯je »).
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—
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Volets fermés
Noir complet
Volets ouverts
Lumière accompagnant
l’air
frais dans sa robe verte
Volets ouverts
Mécanisme et chair groupés
dans ces premiers sons de journée
stridents et si actifs
Mohamed
—
Volets ouverts
Des cris et des larmes
de joie ou de tristesse
du mariage qui les unit
et la mort qui les divise.
Volets ouverts
La cuisine sent la bonne nourriture de Maman
l’odeur traverse la maison entière
et les cinq sens se réveillent
et les corps marchent en sa direction.
Amine
—
Volets ouverts
Cri et raillement
Soleil de printemps
Amusement et bonheur sur leur visage
Début de la joie, sortie de la cage
Fin de l’apprentissage.
Volets ouverts
Odeur particulière
Brise de mer
Qui va et vient.
Si calme à nos yeux
Meurtrière loin de nous.
Volets ouverts
Contemplant sa vie
Contemplant ses échecs
Au pied de sa fin
Il n’en retire que joie
Le temps ne le brise pas.
Volets ouverts
Les voilà arrivés
Les soldats de l’armée
Ils ont gagné la bataille
Nous ne sommes pas de taille.
Les voilà arrivés,
les destructeurs de l’armée.
Volets fermés
Fin du bonheur
début de la terreur.
Cri et peur
Odeur de souffre
Contemplant notre mort.
La voilà arrivée
La mort et la peur.
Rafi
—
Volets ouverts
L’air frais de cette ville
Calme et joie des enfants
De leurs petits pieds nus dans l’herbe
Une saison pas comme les autres.
Des maisons si petites et si brillantes
Comme si le soleil éclairait toute cette ville.
Volets fermés
Des bruits partout,
Tous étaient d’une humeur brillante,
il n’y a aucun autre son que des cris
L’odeur bonne de la cuisine
entra dans le salon pour ambiancer
Volets ouverts
Des marchands, des paysans
criaient partout, très inattentifs
L’endroit où ces paysans passent leur temps
Une très grande foule,
Des sons très bruyants
montrant l’importance de cet endroit
Volets fermés
Que la joie,
Ces petites voix de douceur,
de petits secrets, avec des
petits traits
Snekha
—
Volets fermés
paranomic entassés
les lions se cachaient
méli-mélo de température intérieure
Le cache-cache de la terreur
Volets fermés
Vue dégagée
Un chat solitaire enfermé
Une bonne odeur
Un miaulement désactivé
Le cœur vide
Volets fermés
La rue grisée
La tortue pâle
gravement malade
Volets fermés
Une langue distinguée
le regard de haine
Les barrières, les frontières
et pourtant un frère
Volets ouverts
Un chatouillement du nez
Une sonnette de journée
La salutation du cœur
Des voisins admirables
Samira
—
Volets ouverts
ce paysage est magnifique
ce lac est plus beau que jamais
tous les animaux sont merveilleux
ce chat qui court partout
et ce chien qui ne veut pas être lavé !
toutes les fleurs si magnifiques
le vert de l’herbe bien mouillée
Volets ouverts
une voix tout près qui chante
un rire qui se fait entendre
de plus en plus elle se fait basse
cette voix devient de plus en plus lointaine
jusqu’à ce qu’on ne l’entende plus
un cri, des pleurs, reviens
Volets ouverts
cette personne assise est tellement belle
c’est une marguerite
oh, qu’elle sent tellement bon
son doux parfum à la rose
qu’est-ce qu’elle est mignonne quand elle rougit
elle donne envie de la croquer
Volets fermés
plus rien ne tourne autour
il fait froid, sombre et noir
tout était tellement simple avant ces soirs désastreux
presque plus personne n’est là
tout le monde nous quitte peu à peu
ce n’est plus la même chose, plus pareil
tu hantes les pensées chaque fois
au fond tout le monde s’habitue
mais ce n’est pas pour autant qu’il y a le deuil
toutes les choses ne sont pas éternelles
Aurore
—
volets ouverts
écran allumé
des coups de feu et
des missiles sont tirés
on entend passer une
voix qui dit «â€¯la séquence
d’autodestruction est
prête à être déclenchée »
volets ouverts
mur bombé
fenêtre condamnée
la boule de démolition est
parée
volets cassés
CB parée
go à Leroy-Merlin
pour en racheter
volets ouverts
four entrouvert
l’odeur du gâteau
fait saliver tout
le quartier
mais le barbec du voisin
encore plus
volets ?
Syphax
—
Volets ouverts
le vent souffle dans l’air
les cerisiers éclosent de pétales de rose
les oiseaux chantent sur les arbres
un nouveau-né sort de sa coquille
les oiseaux chantent pour lui souhaiter la bienvenue
Volets fermés
les grincements de mur se font sentir
les murs crasse occupés par des griffures de chat
décorés par des gribouillages d’enfants
signés par leurs efforts et leurs émotions
représentent le tableau de la liberté
Elisa
—
volets fermés
personne ne se réveille
la maison est sombre
les lumières sont éteintes
mais plus de sifflements
volets ouverts
respirer de l’air frais
le vent souffle dans les oreilles
les animaux commencent à chanter
volets ouverts
la pluie tombe sur les herbes
les yeux attirent
l’homme aspire la nature
les fleurs s’hydratent
volets ouverts
une route devant ma maison
circulation des automobilistes
le bruit des klaxon est horrible
l’odeur qui tue des hommes
volets fermés
pas de réseau
la sonnerie ne fonctionne plus
cela ressemble à des coupures d’électricité
la seule maison qui est isolée
Anasse
—
volets ouverts
une lumière éblouissante
venant d’un sourire de petit enfant
regardant par sa fenêtre
saluant les passants de la tête
volets fermés
bruits de grincements de picots
venant d’un vieux grenier
à l’odeur renfermée
rempli de ses toiles d’araignées
et de ses vieux coffres oubliés
volets ouverts
des rires traversent la maison
l’odeur d’un festin embaume la ville entière
avec tout plein de repas divers
volets ouverts
une grand-mère tricote
devant sa cheminée se reposant
se balançant sur sa chaise
et se rappelant ses souvenirs d’antan
volets ouverts
laissant apparaître une famille
blottis les uns contre les autres
sous une couverture se réchauffent
ils dorment d’un sommeil profond
et le silence traverse leur maison
Louisa
—
volets ouverts
champ de soleil
qui éclairait sans pareil
nuage passant comme des souvenirs d’enfant
volets ouverts
réveil éclatant
de rouge et de noir
une voix résonnante
gardant chaque matin
le même refrain
volets fermés
miroir brisé
vie délabrée
esprit se baladant
portant le vent
volets fermés
toile d’araignée
pièce enneigée
avec les années
Ari
—
volets ouverts
l’odeur des roses au printemps
les rayons de soleil éblouissent mon salon
le bruit des voitures
volets fermés
rideaux à laver
chambre à ranger
le chant de mon petit oiseau
le bruit de l’aspirateur
volets ouverts
le chant des oiseaux
les vagues de la plage
le bruit des travaux
volets fermés
les poils de mon chat sur le canapé
Safa
—
Volets fermés
salon ensoleillé
chaleur présente
chewing gum collant
Volets ouverts
chambre mal rangée
feuilles tombées
comme les épluchures d’orange
Volets ouverts
sol lisse
comme la brise
de l’hiver gelé
Volets fermés
tulipes dans le pot
et le phœnix revit
de ses cendres
comme le cycle
de l’eau
Volets ouverts
chaleur présente
feuilles tombées
de l’hiver gelé
et cycle de l’eau permanent
Andrew
—
Volets ouverts
Silence complet de cette nouvelle génération
Ces pantins hypnotisés dans le salon
Ne savent que jouer, du nouvel an au réveillon
Volets fermés
Des cris de télé comparés au marché
Cela serait très étrange de ne pas s’esclaffer
Devant un tel changement de sonorité
Volets ouverts
Bonne odeur dans la chambre magique
La reine de la maison possède des mains de fée
Pourtant personne à l’horizon au côté de ces mets
Volets fermés
Cris de bébés
Poussée de sagesse a fait son apparition
Volets ouverts
Course poursuite du sauvage et du fuyard
Cette aventure si palpitante
Ne laisse, au sol, que des mouchoirs
Donya
—
Volets ouverts
La grande fumée déjà dissipée
La Lune venait ensuite éclairer
Quelques silhouettes soudainement apparues
Là où joie, pleurs, cris s’étaient tus.
Volets fermés
Tous deux se regardaient dans la chambre
Homme âgé, jeune fille envoûtée.
Il a fait ce qu’il souhaitait
Elle a regretté.
Aleksandar
—
Volets ouverts
La lumière du monde perd du terrain
Pour laisser place à un soleil de cendre
Un soleil qui grandit grâce à l’Homme
Volets fermés
Le souffle de l’hiver fait frissonner la maison
Tous grincent des dents
Jusqu’à ce que le cycle se termine
En recouvrant ce sol blanc
Volets ouverts
Le même cri retentit
Un qui fuit ses responsabilités
L’autre qui fait face à ses responsabilités
Abdelrahmen
—
Volets ouverts
C’était une nuit bizarre
Il attendait depuis l’heure dorée
et là on dirait que quelqu’un a jeté un pot d’encre noire partout
«â€¯Et voilà enfin », a crié une femme
Tout le monde regarda vers le ciel
On dirait que le ciel s’est allumé
Fatima
—
volets ouverts
l’odeur de l’herbe humide,
le bourdonnement des moustiques avides,
la fine brume ensoleillée,
le commencement de l’été.
volets fermés
la vieille odeur du mobilier,
le doux grincement de l’évier,
la religieuse cloche qui retentit
les belles lumières qui s’obscurcissent
Jean-Luc
—
Volets ouverts
Là où les saphirs orneraient la voûte céleste.
Là où l’asile deviendrait Eden.
Là où tous seraient éclairés par le souffle du matin.
Volets ouverts
On l’entend de partout,
Une voix de Muse
Qui se mêle à la symphonie
des chutes d’eau.
Volets ouverts
Les fleurs écarlates boutonnaient la toile,
identique au rouge d’un triomphe sanglant.
Victor
—
Volets ouverts
Les marronniers enchantés sous les chants des oiseaux
Des enfants sautent et courent tout l’été
Symphonie de klaxons : le long de la rue
Faisceau de lumière envahissant
toute la salle
La télé chante, le lavabo pleure
Luca
—
Volets ouverts
Barre de métal noir fleurie
Cadre sombre à bordures claires
Vase de verre éclatant
Sur la table le reflétant
Volets fermés
Porte grinçante sur le palier
Marchant sur un tapis épais
La main sur l’escalier
Le regard fixé
Avançait sans se retourner
Volets ouverts
Le soleil blond lumineux
La splendeur de sa hauteur
Structurée minutieusement
De son vert pâle
À travers ces innombrables miroirs
Élevés par les buildings new-yorkais
Volets fermés
Toi qui es réveillé
Ne vois même pas le jour se lever
Tes chaussons roses au bord du lit
Frappant noir sur tes pupilles
A tes pieds se définissent
Volets ouverts
Comme le roseau s’élève
Les trous rayonnant
Jaunes teintés
Sur des rêves éveillés
Christelle
—
Volets fermés
À travers des villes italiennes
Toutes origines sont les bienvenues
Volets ouverts
Le bruit d’une victoire
Reforme un attroupement de festivité
Volets fermés
Des marches par milliers
À en couper le souffle
Pour voir une ville tout entière
Volets ouverts
La nuit tombée
Le bruit de l’accordéon fait surface
Pour accompagner la douce mélodie de cette ville
Volets fermés
Où on va, la nature est toujours là
Nous permet de reprendre notre souffle après avoir vu une place aussi majestueuse
Volets fermés et ouverts
L’entre volets donne un aspect de bienveillance et de douceur
Janani
—
Volets ouverts
Pluie d’étoiles filantes
Sourire émerveillé d’une femme brillante
Fait son vœu avec plein de bonté
Voudrait-elle voir la sublime voie lactée
Volets fermés
Orage dévastateur
Détruit tout à sept heures
Rien ne va sur cette terre
Tout le monde parle d’une nouvelle ère
Jeben
—
Volets fermés
Le monde se réveille
La musique recommence
Des petits déjeuners prêts
Sur des assiettes ébréchées
Volets ouverts
Le soleil se lève
La lumière éclaire
Des rues calmes
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Volets ouverts
La grille s’ouvre
Les gens foncent
Le monde rentre
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Volets fermés
Des murs colorés
Les gens se saluent
Les couples s’embrassent
Le temps passe
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Volets ouverts
Une salle se remplit
Les tables brillantes
Des stylos à la main
Et la poésie commence.
Laetitia
​
—
Volets fermés, le monde endormi
Volets ouverts, le monde s’éveille
Volets ouverts, le jour se lève
Volets fermés, la nuit se lève
Volets fermés, l’obscurité se répand
Volets fermés, je suis fatigué
Volets fermés, je suis parti
Volets ouverts, on voit la vie
​
Frédéric
—
Volets ouverts,
Soleil lumineux par dessus le balcon,
Un jardin fleuri et
Des enfants qui jouent.
Volets fermés,
Pièce sombre comme la nuit,
De la poussière flottant dans l’air,
Les souvenirs d’enfance reviennent.
Volets ouverts,
La chanson est là,
Les lumières brillent de mille feux,
Les habitants dansent et les animaux dansent.
Volets fermés,
Plus un bruit,
On entend les mouches voler,
Le vent qui souffle de toutes ses forces.
​
Julien
—
volets ouverts
pièce illuminée par une lampe
où deux personnes faisaient la fête
une personne chantait l’autre écoutait
on y voyait le bonheur
la fête est finie
elles éteignent la lampe
...
volets ouverts
un paysage à couper le souffle
des arbres qui touchaient le ciel, de magnifiques plantes
si on le voit on ne le croit pas
c’était l’Eden
volets fermés
il n’y a aucun souffle
plus de fête ni de paysage
plus rien n’existait
on avait l’impression que la fin du monde
était arrivée
Yassin
—
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' Volets ouverts
La lune me dit au revoir
Le soleil me sourit
Le jour la nuit tout est contraire comme moi avec la vie
Les rues denses plus denses qu’une fourmilière
' Volets fermés
L’eau du robinet se jette telle une cascade dans le vide qui essaie de m’attirer mais rien ne fuit je n’ai qu’une vie donc il vaut mieux en profiter
' Volets ouverts
Oh ! revoilà le soleil accompagné cette fois-ci des nuages on peut voir qu’il a changé tel un traître il m’a remplacé
' Volets fermés
Le meuble me fixe comme s’il voulait que je sorte profiter je vois bien la ruse se préparer avec la porte qui se bloque comme un inconnu à qui on veut parler
' Volets ouverts
La lune s’écrie au revoir
La lune me dit bonne nuit et je m’en vais
Rayane
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Volets ouverts
On les sent de partout, les fleurs décoraient ce jardin ensoleillé
Voir la liberté à travers ces volets, pouvoir s’imaginer, être sur l’herbe et rêver
Volets fermés
Larmes, tristesse, colère depuis si longtemps. Ne voyant plus que la lumière des phares. Un sommeil cassé, usé, heures de souffrance.
Myriam
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Volets ouverts
Filtrant les rayons du soleil
Apportent le souffle extérieur
C'est le jour unique célébré par tous
C'est le début d'un récit
Volets ouverts
Des rires s'échappent de la salle
Des bougies au nombre de l'âge
Un chant collectif de souhaits joyeux
Un bon gâteau prêt à être coupé
Volets ouverts
Amour dans l'air
Moment de plaisir intime
Embrassements tels des rimes
Volets fermés
Grondements de tonnerre
Pluies comme larmes coulent à flots
Des cris en symphonie avec les éclairs
Destin tragique d'un mauvais scénario
Volets fermés
Portable éteint
Souvenir des main dans la main
Surgissant dans le cœur endommagé
Volets fermés
Tout est désormais terminé
Une histoire rattrapée par le destin
Qui touche malheureusement à sa fin.
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François
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